Le Comité Exécutif National (NEC) du SDF, réuni le 4 mai 2024 à Yaoundé, constate avec une vive inquiétude, le problème persistant du faible accès à l'état civil et de la rareté de l'obtention de cartes nationales d'identité par un très grand nombre de nos chers compatriotes sur l'ensemble du territoire national.
Le régime en place est incapable de trouver une solution à ce problème depuis plusieurs décennies, rendant la vie insupportable à une majorité de nos compatriotes, qui ne peuvent pas voyager librement et avoir accès aux concours et examens officiels, à la formation, à l'emploi, aux soins de santé, à l'inclusion financière et à I'insertion socioprofessionnelle, voire plus encore, à la sécurisation de leur patrimoine foncier. Pour ceux qui ont réussi l'exploit d'obtenir un récépissé, ils sont obligés de le renouveler jusqu'à 27 fois sur une période de 7 ans s'ils survivent aux harcèlements de toutes sortes qui jalonnent leur quotidien.
Cette situation alarmante constitue un problème croissant de sécurité nationale et est la conséquence directe des 42 années de mauvaise gouvernance du régime Biya. Il est inacceptable qu'au XXIème, l'accès à la citoyenneté reste hors de portée pour plus d'un tiers de la population camerounaise.
Au coeur de ce problème se trouve une politique publique incohérente en matière d'état civil et de production de carte d'identité nationale : la pratique en vigueur aujourd'hui accorde des compétences à plusieurs institutions sans lien entre elles, à commencer par la mairie, qui établit l'acte de naissance, le tribunal qui certifie la nationalité sur la base des actes de la mairie et enfin la police qui établit la carte d'identité sur la base de documents établis par la mairie et le tribunal.
Il faut noter aussi l'existence du BUNEC qui est un gouffre financier incapable de résoudre le problème. Ce processus long, décousu et coûteux doit être répété dans son intégralité chaque fois qu'un citoyen doit renouveler sa carte d'identité.
Le SDF condamne fermement cette politique publique incohérente et appelle à mettre fin aux mauvais traitements déshumanisants infligés à nos concitoyens.
Le SDF appelle ainsi le gouvernement à traiter cette violation flagrante des droits fondamentaux de nos concitoyens, estimée à plus de 10 millions de personnes, comme une urgence nationale.
Le SDF appelle en outre à :
- l'arrêt de l'attribution mercantile, à des fins inavouées, de la production des documents sécurisés aux intérêts privés étrangers alors que l'imprimerie nationale qui a été créée à cet effet par le Président Ahmadou Ahidjo existe toujours.
- l'augmentation du délai de délivrance de l'acte de naissance par les maires de trois (3) mois à six ans (6) en vue de rester en adéquation avec le début de la scolarité obligatoire et l'exigence de l'inclusion de nos populations des zones enclavées.
- l'institutionnalisation des audiences foraines simplifiées, mobiles et de proximité, gratuites, permanentes et continuelles en vue d'assurer l'inclusion des millions de Camerounais devenus apatrides du fait de la politique actuelle.
- la remise de tout le processus d'établissement de l'état civil et de la CNI à la mairie puisque la délivrance de tout autre document par la police et le tribunal est subordonnée à l'acte du maire, officier d'état civil.
(é) Honorable Joshua Osih, Président National du SDF
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