La situation sociopolitique et institutionnelle de plus en plus dégradante qui prévaut au Cameroun aujourd'hui reste et demeure une préoccupation majeure Front Social-Démocrate (SDF). Trouver la solution globale et acceptable à la kyrielle de crises qui secouent le pays reste la priorité absolue du parti.
Il y a une agitation visible au sein du gouvernement en faveur de l'organisation d'élections régionales comme étant l'une des solutions possibles à la répartition des pouvoirs dans le cadre de la décentralisation qui est un échec patent. Depuis 24 ans, le gouvernement est incapable de déployer ce système, simplement parce qu'il refuse d’activer le minimum des exigences requises. La décentralisation ne parvient pas à répondre à nos défis actuels qui ne cessent d'évoluer quotidiennement. Toute mesure prise par le régime pour appliquer avec force ce système aujourd'hui obsolète est un acte de mauvaise foi et ne peut qu'aggraver davantage une situation déjà compliquée.
Depuis sa création, la position du SDF sur le fédéralisme est sans équivoque.
Le fédéralisme authentique est le seul moyen de transférer efficacement le pouvoir au peuple et de créer un environnement propice qui nous aidera à sortir de l'impasse généralisée dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Contrairement à ce que pensent certains critiques, un système fédéral unira le peuple dans ses aspirations, la concentration et le déploiement de nos ressources pour mieux développer le pays en tant que Nation. C'est le minimum auquel le pays doit aspirer et un idéal auquel notre parti adhère depuis toujours.
La rupture actuelle de l'ordre social à travers les pans entiers du pays est la conséquence directe du déficit de confiance à l'égard des institutions qui ne sont pas représentatives et, dans certains cas, manquent manifestement de crédibilité. En créant un lien entre le peuple et les gouvernants à travers un système véritablement inclusif, la légitimité des institutions, du leadership sera restaurée et le triste sort actuel du pays changera. Nous sommes convaincus que cela peut se produire à travers un certain nombre de processus, notamment :
- La révision et l’amélioration de façon inclusive de notre code électoral ;
- La promulgation d'un cessez-le-feu dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et y mener de nouvelles discussions sur la résolution de la crise ;
Commencer l'exploration complète et de bonne foi de la mise en place d'un système fédéral de gouvernance pour résoudre la crise constitutionnelle dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
Ces changements institutionnels et constitutionnels majeurs, sur lesquels nous n'avons eu de cesse d'insister au fil des ans, peuvent avec certitude commencer à donner au peuple le pouvoir et lui permettre de prendre le contrôle de son destin et ainsi redonner au pays sa gloire. Par conséquent, organiser des élections régionales dans les conditions actuelles est un pas dans la mauvaise direction.
Tout d'abord, la résolution définitive des recours électoraux issus des élections municipales en suspens à la Chambre administrative de la Cour suprême, sachant que l'électorat est composé de conseillers municipaux et de chefs traditionnels, est un préalable sans lequel le gouvernement ne fait qu'exacerber la crise de légitimité que subissent nos institutions. Le Conseil constitutionnel a reconnu que les élections ne peuvent être validées lorsqu'elles se déroulent dans une atmosphère de guerre, tous les bureaux de vote des différentes circonscriptions étant regroupés en un seul centre de vote. Il a reconnu cela comme une grave violation des droits des électeurs et une manœuvre claire du gouvernement pour truquer ces élections en marginalisant à nouveau les anglophones. Des députés ont été élus par moins de 1% de la population électorale, la plupart venant de l'extérieur de la circonscription. Sept mois après leur simulacre d'élections, ils ne sont pas en mesure de retourner dans leurs circonscriptions et de mener à bien le travail indispensable d'une représentation efficace. Les élections régionales ne feront qu'empêcher davantage la population de participer à la vie institutionnelle de notre pays. Ces actions nourrissent clairement la version d'une marginalisation planifiée des populations de ces régions.
Nous avons à plusieurs reprises fait part de ce que la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est parrainée par l'État et activée par le gouvernement, les assaillants des deux côtés étant complices et insensibles à la souffrance des masses populaires.
Par ailleurs nous sommes curieux qu’un régime qui n’est pas en capacité de répondre aux attentes de la population en matière de financement de la lutte contre la pandémie du COVID-19 en faisant appel à la solidarité nationale, trouve subitement une puissance financière lorsqu'il s'agit de compromettre la dévolution effective des pouvoirs. La romance cosmétique continue du régime Biya avec des concepts dénués de sens tels que la décentralisation est la cause profonde de l’effondrement réel de notre république.
Nous devons impérativement relever les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui en tant que peuple uni afin de chercher des solutions à ces incongruités chroniques et fatales qui sévissent dans notre pays, avant qu'il ne soit trop tard.
Le SDF continue d'œuvrer pour un Cameroun meilleur pour tous et appelle tous ses membres en particulier et les Camerounais en général à rester forts, fermes, concentrés et unis en ces temps si difficiles. Compte tenu de ce qui précède et nonobstant nos dispositions statutaires sur les élections, nous ne participerons pas aux élections régionales prévues dans les schémas actuels. Ces élections régionales programmées par le régime contribueront à davantage creuser le fossé déjà large entre camerounais ainsi qu'à l'effondrement de notre Nation.
Le 2 septembre 2020.
Ni John FRU NDI
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