Le régime de M. Biya, en complicité avec la majorité obèse et mal acquise du parti-Etat au Parlement, vient à travers l'article 246 alinéa 1 du Code général des collectivités territoriales dècentralisées, de concrétiser son funeste projet de désintégration nationale et de catégorisation des citoyens camerounais.
Permettez-moi de revenir en arrière sur la construction d'un projet inavoué qui est aujourd'hui mis à nu. La Constitution du Cameroun, malgré diverses modifications, a toujours consacré le principe de l'égalité en droits et en devoirs des citoyens. Dans le Préambule de la Constitution de 1972, il était inscrit noir sur blanc:
"Nul ne peut être inquiété en raison de ses origines".
Pour ce qui concerne la notion d'autochtonie, les Nations Unies reconnaissent deux peuples autochtones au Cameroun à savoir les pygmées et les Bororos. Ce n'est malheureusement pas uniquement de ces deux peuples qu'il s'agit quand on parle d'autochtones dans ce Code général puisque le livre préliminaire ne nous renseigne pas sur le contenu du terme "autochtone" encore moins sur la notion de "originaire de la région ". Connaissant le logiciel insidieux en vigueur dans la démarche programmée du régime de Yaoundé depuis des décennies en matière stigmatisation de ce que ses idéologues appellent publiquement "communauté en surnombre", il y a lieu de s'inquiéter sur les réelles motivations de l'inscription de ces deux termes dans le dispositif législatif.