Un document signé par le Secretaire d'Etat à la Santé Alim Hayatou soulève des soupçons de surfacturation massive dans le processus de commande de matériel de lutte contre le Coronavirus.
Les prix unitaires mentionnés dans le document sont si ronds qu'il est totalement impossible qu'ils soient des chiffres basés sur des offres concrètes, mais plutôt des chiffres arbitrairement chosis ou au mieux des estimations arrondies vers le haut. Or dans la gestion des fonds publiques, lorsqu'on signe un bon de commande tel que celui-ci, les fonds prévus doivent correspondre exactement au prix réel du materiel commandé.
Voici en detail le contenu du bon de commande:
- 1000 gants en latex, en boîte de 100 (10000 FCFA l'unité) pour un total de 10 millions de FCFA
- 1000 thermomètres infrarouges,150 milles le thermomètre pour un total de 150 millions de FCFA
- 100000 masques chirurgicaux dont l'unité à 1000 FCFA pour un total de 100 millions de FCFA
- 10000 masques protections FFP2 KN95 à 2500 FCFA l'unité pour un total de 25 millions de FCFA
- 700 combinaisons de protections à 80000 FCFA l'unité pour un total de 56 millions de FCFA
- 700 lunettes de protection à 14500 FCFA l'unité pour un total de 10.150.000
Le coût total total toutes taxes comprises est de 331.836.750 fcfa (trois cent trente un million huit cent trente six mille sept cent cinquante FCFA ).
Le combat contre la pandemie du coronavirus est une catastrophe finacière pour le Cameroun dont la situation finacière était déjà fragile, par conséquent il est plus que jamais important que les finances publiques soient gérés rigoureusement et dans le respect des procédures légales en la matière.
Le SDF, en tant que parti d'opposition conscient de son rôle républicain, a réagi rapidement par la voix de Monsieur Jean Robert Wafo, Ministre du Shadow Cabinet pour la Communication: "si la facturation présentée est avérée, alors il s'agit d'un véritable scandale. Des individus ne doivent pas profiter de la pandémie du covid-19 pour se faire du beurre de manière aussi grossière. Point n'est besoin d'invoquer la mercuriale en vigueur, même s'il se trouve que les prix affichés par cette entreprise sont conformes à la réglementation. Et si les prix inscrits ne sont pas conformes, toute la chaîne de responsabilité doit être débusquée et les responsables ainsi que leurs complices et commanditaires doivent être sévèrement sanctionnés, conformément à la loi.
La résilience s'impose en ces temps de pandémie et de vaches maigres. Et l'État doit être le premier à montrer l'exemple.
Il faut revoir les procédures et les hommes qui doivent les appliquer. Il nous faut dans ce pays une agence nationale d’intelligence économique sociale et environnementale."