Dans une objection préliminaire soumise le 18 décembre 2019, le chef du groupe parlementaire du SDF, l’honorable Nji Tumasang avait demandé au nom de son parti que le projet de loi soit retiré du Parlement et déposé seulement après une modification de la constitution.
Si le projet de moi est voté tel qu'il est présenté actuellement, pour le SDF, le statut spécial pour les régions du NOSO ne sera qu'une coquille vide. Pour des raisons de fond citées dans son document, il explique que cette loi n'apportera pas la Paix tant souhaitée par tous et la violence continuera. Il demande donc au parlement de renvoyer sa copie au gouvernement pour mener des discussions véritablement inclusives, puis procéder à une révision constitutionnelle avant le retour du projet de loi au parlement.
D'après l'Honorable Nji Tumasang, les raisons pour lesquelles le SDF demande le retrait du projet de loi sont les suivntes.
Le Grand Dialogue Nationale récemment organisé visait principalement à résoudre le problème de la minorité anglophone dont l'existence a été niée à l'origine. Selon les recommandations de ce dialogue, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest se sont vu proposer un statut spécial, mais l'esprit de ces recommandations est violé dans le projet de loi à l'étude dans les points suivants :
- les organes autonomes proposés n'ont qu'un pouvoir de délibération et non un pouvoir législatif
- les réprésentants régionaux élus sont soumis à des officiels nommés par le pouvoir central de Yaoundé
- l'obligation de mettre en place des organes judiciaires qui tiennent compte des impératifs de la Common Law jusqu'à la Cour suprême n'est pas consacrée par la loi
- l'incapacité de donner une autonomie financière aux Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par une dévolution annuelle appropriée d'une partie du budget de l'État
- l'incapacité de garantir l'autonomie du système éducatif anglo-saxon dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en insistant plutôt sur le fait que le système ainsi que le système de Common Law sont des sous-systèmes.